J’ai composé une page (accollée ci-dessous, au bout de ce texte) pour le “Festival de bédé non-alignée” NOVO DOBA qui a eu lieu pour la seconde fois à Belgrade et Pančevo en Serbie du 8 au 12 juin derniers, rassemblant un pot-au-feu impressionant de gens talentueux et drôles, qu’ils soient dessinateurs, musiciennes, photographes, Lebenskünstlerinnen, bons vivants ou encore tout cela à la fois. Johanna Marcadé, qui a fait de mon séjour belgradois un superprintemps bédéphile, est à l’origine de cette mayonnaise qui tient la route (veuillez excuser les métaphores culinaires ; j’ai faim).




>Novo doba<, c’est la Nouvelle ère
anxieux à l’aube nous les croquants
nous attendons, extatiques
la nouvelle daube
celle qui a commencé
on ne sait trop quand
ou peut-être
celle dont on attend éternellement
le commencement, une prouesse
la New Wave déjà complètement has-been
ou encore la promesse
de lendemains apocalyptiques —système D et vieilles combines.
Les monuments qui ont inspiré ma bédé —dédiés aux soldats, partisan-e-s, citoyen-ne-s … yougoslaves tombé-e-s pendant la seconde guerre mondiale- sont des œuvres architecturales pour le moins frappantes que l’on retrouve dans les plis et recoins les plus inattendus du territoire ex-yougoslave. Ils sont autant de points de repère (“landmarks“), réminiscences de l’esthétique d’une ère, si ce n’est nouvelle, du moins fantasmée telle, au sein de paysages bucoliques, touffus, et apparemment loin de toute vie humaine. Il y en a des dizaines, d’aucuns s’amusent à les collectionner (ainsi Marko Krojač, le photographe, part en éclaireur à leur recherche et en tire le portrait).
J’ai consigné dans cette page à peine quelques “monumentales associations” d’idées qui me viennent à l’esprit quand je vois ces blocs de béton armé aux allures futuristes. Une recherche que je continue hors-ligne et hors les murs ; à suivre, donc.